Monday, August 29, 2011

l’avenir des mouvements de solidarité




 l’avenir des mouvements de solidarité : la Flottille de la Liberté, sans prendre la mer, a porté au blocus de Gaza un coup qui conduira à sa désagrégation      

 Ameer Makhoul, 5 juillet 2011

Menée à une époque de mondialisation de la terreur d’Etat, l’entreprise officielle et internationale de sabotage de la Flottille de la Liberté constitue un moment- clef dans l’histoire du mouvement populaire mondial et de la solidarité entre les peuples. Cette action met à jour  l’inquiétante étendue de la coopération et de la coordination que pratique un système répressif international engageant gouvernements, services de renseignements et unités opérationnelles de l’armée. Nous avons là affaire à un véritable cartel de la terreur officielle mis en place par les détenteurs du monopole de la répression- Etats et organisations internationales- dans le but d’étouffer les mouvements pacifiques de solidarité avec le peuple palestinien qui émergent un peu partout dans le monde afin de mettre fin au blocus de Gaza.
 Nul doute que ces Etats partagent avec Israël ce crime commis contre le peuple palestinien et ses droits ainsi que contre les personnes qui lui sont solidaires.      
 Mais en dépit de ces développements, une donnée essentielle émerge : alors même que se déployait sur les plans militaire, judiciaire et ouvertement terroriste l’opération de sabotage visant à empêcher les navires de prendre la mer, au début de juillet 2011, Gaza l’assiégée incontestablement  gagnait en liberté. C’est le sentiment qui prévaut parmi nous, nous les combattants de la liberté détenus dans les prisons israéliennes, le sentiment que, grâce à  Flottille et à la dynamique qu’elle a suscitée, la liberté est plus proche que jamais.
Ce qu’il faut retenir ici est l’influence et la force du mouvement populaire mondial de solidarité avec le peuple palestinien, en particulier le mouvement« Free Gaza » pour briser le blocus. C’est grâce à cette influence et à cette force toujours grandissantes qu’apparaît maintenant le visage véritable de ces Etats et régimes complices du terrorisme israélien. Que ces Etats et régimes soient désormais contraints de déployer au grand jour leur arsenal guerrier et répressif contre les mouvements solidaires du peuple palestinien est signe clair que le blocus de Gaza est plus fortement secoué que jamais depuis sa mise en place.

Nous devons noter que les parties- Etats et régimes, sans oublier le Secrétaire Général de l’ONU lui-même ! - qui ont exprimé leur hostilité à l’égard de laFlottille de la Liberté sont ceux-là mêmes qui ont condamné les mouvements de masse  des réfugiés lors de la commémoration de la Nakba, le 15 mai 2011, et de la Naksa, le 5 juin. Ces réfugiés qui manifestaient la volonté de retourner dans leur patrie – leur droit inaliénable et internationalement reconnu- ont été accusés par ces parties de provocation à l’égard d’Israël, ce régime fondé sur la conquête militaire, l’exode forcé et la purification ethnique ! Mais dans tout cela, ce qui apparaît nettement est l’aggravation, à un niveau jamais égalé auparavant, de la crise d’Israël, crise dont la lame de fond n’est autre que la question- qui ne cesse de prendre de l’ampleur au sein du mouvement populaire mondial- de la légitimité même d’Israël en tant que régime colonialiste et raciste.
Une évolution importante marque le présent élan de solidarité populaire mondiale avec le peuple palestinien et pour la consolidation du droit palestinien, c’est que désormais, de nombreux militants sont prêts à payer un prix très élevé pour leur engagement et à affronter les dangers que comporte l’affrontement avec Israël et ses complices parmi les Etats et régimes. Malgré ces dangers, cet élan populaire international ne cesse de s’étendre et de gagner en détermination, acculant Israël et lui arrachant chaque jour un lambeau de la légitimité dont il se pare.                         

Cette solidarité, digne de la plus haute estime, est  mouvement des peuples,  mouvements populaires de toutes les parties du monde qui considèrent que dans le combat inégal entre l’oppresseur et l’opprimé,  leur place est d'être, de façon active et concrète aux côtés de ce dernier, aux côtés des victimes de la conquête militaire, de la répression, des détentions de masse et du racisme. Ce que l’attaque israélienne  contre la Flottille nous donne à voir de façon plus flagrante que jamais est que les gouvernements complices n’hésitent pas à employer leur influence politique et diplomatique, leurs services de renseignements, leurs appareils judiciaires ainsi que leurs unités militaires spéciales afin d’accroître l’inégalité du rapport de force au profit d’Israël et au détriment des droits du peuple palestinien et des mouvements qui le soutiennent.     
Que ce système mondial de terreur officielle s’affiche ouvertement en assignant un rôle précis à chacune des forces, Etats et gouvernements, qui le composent signifie que dans cette vision, les peuples ne comptent plus et que seuls comptent les structures internationales dominantes d’intérêts et les pouvoirs en place.
  
L’Union Européenne s’est employée à discréditer la Flottille de la Liberté et à s’attaquer à sa légitimité mais il faut dire, et il n’y a rien d’étonnant à cela, que l’administration américaine l’avait précédée dans cette basse manoeuvre. Le pire, cependant devait venir de la  Grande-Bretagne qui a pris la décision politique d’arrêter  Cheikh Raed Salah, l’un des plus grands dirigeants du peuple palestinien et dirigeant du mouvement mondial contre le blocus de Gaza. La campagne de calomnies qui a accompagné son arrestation, qui n’est rien d’autre que reprise grossière de la propagande israélienne dirigée contre cet homme et ce qu’il représente, montre l’étendue de la compromission – voire de la soumission - de ces milieux au gouvernement israélien et au lobby sioniste
En arrêtant le Cheikh Raed Salah, la Grande Bretagne a offert à Israël la possibilité de pervertir et de détourner à son profit un des moyens d’action  de la société civile mondiale et, pour ce pays ci, le recours aux tribunaux britanniques pour poursuivre et arrêter les criminels de guerre israéliens, généraux et personnalités politiques. Pour rappel, quand, il y a quelques années, le Centre Palestinien des Droits de l’Homme, dans une action menée avec des parties solidaires britanniques, obtint de ces tribunaux un arrêt ordonnant l’arrestation du général Doron Almog pour sa responsabilité dans l’assassinat du martyr Salah Shehade et  de treize membres de  sa famille à Gaza, les autorités britanniques distillèrent l’information à l’ambassade israélienne et à Doron Among lui-même, ce qui permit à celui-ci de fuir le territoire britannique et d’échapper à la justice de ce pays. Ainsi, le recours à la justice qui était pour les victimes de l’occupation, du racisme et du colonialisme un lieu où leurs droits pouvaient être entendus est devenu pour les occupants et les criminels de guerre moyen de pousser encore plus loin l’oppression  de ces mêmes victimes et cela, en utilisant non seulement leurs lois mais aussi celles qui ont cours dans les pays dont les gouvernements sont  complices des crimes israéliens.          
La Grèce, qui est liée à Israël par un système de coopération militaire et sécuritaire en plein développement incluant des manœuvres conjointes, a engagé une opération militaire utilisant ses forces spéciales dont les commandos navals pour immobiliser la Flotte, y compris en recourant aux explosifs pour détruire les moteurs des navires. Dans le même temps, elle ne s’est pas privée d’actionner ses appareils judiciaires afin de  donner un semblant de légalité à son recours à la force militaire brute pour empêcher la Flottille de prendre la mer pour Gaza. A la gloire de cette force militaire hautement louée par Israël, le blocage des navires au port, le sabotage de leurs moteurs et l’opération d’arraisonnement en pleine mer suivie d’un retour forcé au port. Par ailleurs, Chypre a annoncé sa décision d’interdire aux navires de la Flottille de mouiller dans ses eaux territoriales alors que la Turquie a fait preuve d’une attitude moins qu’honorable. On sait que les explosions qui ont touché un des navires de la Flottille ont eu lieu dans ses eaux territoriales mais il y a pire que cela :elle a interdit au Mavi Marmara, ce symbole de la solidarité avec Gaza qui porte encore les traces de la sanglante attaque israélienne, de rejoindre  la Flottille de la Liberté.
  Encore une fois, nous constatons la pitoyable veulerie de la position officielle palestinienne, celle de
l’ Autorité Palestinienne et de l’ OLP lesquelles, face à ce crime commis par  Israël et de nombreux autres Etats, n’ont pas trouvé mieux que de se  dérober à leur rôle de partie essentielle dans le conflit avec Israël pour assumer celui de « partie tierce ». Il faut aussi noter  que durant ces évènements, la coopération sécuritaire de l’Autorité Palestinienne avec Israël ne s’est pas relâchée ni même été mise en question un seul instant.  
 Nous avouons que nous attendions plus de l’Egypte révolutionnaire. Cet Etat à vocation de puissance régionale avait la possibilité d’offrir, à la Flottille de la Liberté, accueil dans ses ports et protection lors de son départ vers Gaza, car son littoral  et ses eaux territoriales sont plus proches de Gaza que ne l’est cette dernière d’Israël. L’Egypte s’est abstenue d’offrir à la Flotte un tel soutien, car avec son régime actuel, elle accepte encore de subir ce siège mis en place autour d’elle et autour de la Palestine par les accords de Camp David). Nous devons reconnaître que l’Egypte révolutionnaire a ré-ouvert  le passage de Rafah, un pas extrêmement important mais nous pensons que quand on est capable d’ouvrir Rafah, on est également capable de protéger la Flottille de la Liberté. L’ouverture du passage de Rafah est chose extrêmement positive  mais elle ne met pas fin au blocus ni ne suffit à le briser. Nous devons aussi noter que l’Egypte, l’Autorité Palestinienne et la Jordanie poursuivent toujours leur coordination sécuritaire avec Israël et cela est extrêmement dangereux, car en fin de compte, ceux qui sont encerclés, ce sont le peuple palestinien, les peuples arabes et la souveraineté arabe, spécialement celle de l’Egypte.
  Tous ces évènements nous apprennent malheureusement que les révolutions arabes ont encore du mal à traduire leur élan sur le plan des responsabilités régionales. Que l’Union Européenne, la Grèce , la Grande Bretagne ou encore Chypre manifestent de façon aussi insolente et brutale leur hostilité à l’égard de la Flottille de la Liberté, à l’égard du mouvement contre le blocus imposé à notre peuple n’est que la conséquence de ce déficit au plan régional. Il est vital que les forces populaires et politiques, précisément celles de l’Egypte, prennent conscience de ce déficit.  

  Israël que nous connaissons bien, s’était préparé à perpétrer une boucherie contre les membres du mouvement de solidarité en lançant une campagnehaineuse appelant à verser leur sang, en répandant des mensonges éhontés sur eux et ce qu’ils sont, sur leurs intention et sur la nature des biens qu’ils transportaient. En dépit de la grossièreté de ces mensonges, mensonges dont sont conscients même leurs journalistes les plus connus, les médias aux ordres d’Israël ont continué à les diffuser comme s’ils étaient détenteurs d’un dossier de « preuves »- un dossier qui n’existe pas. Il est clair que  les peuples et les mouvements solidaires du peuple palestinien, très nombreux dans le monde, ne se soucient que très peu de l’impact des médias israéliens mais nous devons reconnaître qu’Israël a bien retenu le sens des signaux qu’elle a reçus après son attaque sanglante contre la Flottille de la Liberté en juin 2010 : désormais, elle redoublera d’actions criminelles. Et cette fois-ci, comme l’action de sabotage de la flottille a été essentiellement commise par des Européens, des Grecs, des Chypriotes, des Américains etc., elle  n’est que tentative de  blanchiment du crime qui, dans le cas où elle est couronnée de succès selon les critères de ceux qui l’ont perpétrée, ne manquera pas de se répéter à l’avenir.   



Pour résumer, nous énumèrerons quelques points qui méritent spécialement d’être soulignés.

Premièrement : le  dévoilement au grand jour de la nature de l’ordre mondial officiel lequel opère son passage du terrorisme pratiqué par un seul Etat à un terrorisme qui est le fait d’un système engageant plusieurs Etats dans une organisation et une coordination inédites. Nous pouvons dire que cet ordre mondial a désormais adopté le terrorisme –incluant, sans se limiter à cela,  l’usage de l’institution militaire - comme moyen de lutte contre les mouvements populaires de solidarité  qui agissent dans le cadre de la légalité internationale et des Droits de l’Homme.
Deuxièmement : l’importance cruciale de l’extension des mouvements de solidarité , importance dont la prise en compte doit se traduire, dans l’action militante palestinienne, par plus d’échanges et de coordination avec ces mouvements. Ceux-ci, en effet, constituent pour notre peuple et sa cause une véritable ligne de défense mondiale. Dans ce contexte, une campagne mondiale s’appuyant sur les lois et conventions internationales pertinentes doit se faire afin  d’assurer la protection de ces mouvements car leur combat vise   la promotion des Droits de l’Homme et les Droits des Peuples.
Troisièmement : la nécessité d’œuvrer en vue de redonner à la cause palestinienne la place qui lui revient  dans les révolutions arabes et, en particulier, en Egypte. Dans ce contexte, il faut  agir en vue de promouvoir des mécanismes permettant à l’opinion arabe d’être plus réactive et dans le même temps plus présente en tant que force face aux évènements mondiaux.  
Quatrièmement : l’exigence que cesse de façon définitive la coordination sécuritaire de l’Egypte, de la Jordanie et de l’Autorité Palestinienne avec Israël, exigence qui va doit s’accompagner d’une  pression sur le régime égyptien afin qu’il se libère des accords de Camp David, ces accords qui ont gommé la dimension arabe de l’Egypte et exclu celle-ci de la confrontation avec Israël.
Cinquièmement : la préparation de la prochaine Flotte de  la Liberté, préparation qui doit bénéficier des enseignements tirés l’expérience de la dernière Flotte,  parmi lesquels la nécessité de démanteler le cordon sécuritaire que s’est donné Israël grâce aux Etats hostiles mentionnés plus haut.
Nous avons dans ces évènement des leçons précieuses mais la grande vérité qui émerge est que la Flottille de la Liberté est arrivée à Gaza sans même quitter les quais et que Gaza, comme toute la Palestine, a trouvé son  chemin vers le cœur des peuples du monde, Là est le meilleur fruit de la lutte de notre peuple et de ses amis dans le monde. 
                                                                                                                                     

Traduit par-  Najib Aloui

Sunday, August 21, 2011

كلمة أمير في أمسية التضامن من الشباب الشفاعمريين- 4.5.2010 ليلة قبل الاعتقال

http://www.youtube.com/watch?v=gVIQOIoNuP4
 
Urgent : Une paire de sandales pour la prison de Gilboa !
Janan Abdu جنان عبده

Dimanche 21 août 2011
- Ils t’ont donné une copie de la photo que je t’ai envoyée par fax ?
- Non !
- Et la photo que j’avais jointe à ta lettre ? Elle n’est pas arrivée ?
- Non, je n’ai rien reçu.
Nous poursuivons notre conversation. Les questions restent en suspens dans nos esprits pendant que nous scrutons les aiguilles de l’horloge. Elles nous accaparent et volent de notre temps. Ensuite, sans nous prévenir, on nous annonce que nos quarante-cinq minutes se sont écoulées. Nous nous disons au revoir avant que le téléphone ne soit coupé et qu’il cesse de me transmettre sa voix de l’autre côté de la paroi de verre. Je me force à sortir de la salle de visite en essayant d’évacuer le désarroi de ces instants de séparation. Nous prenons date pour notre prochaine rencontre d’ici quinze jours.

Les quarante-cinq minutes sont donc épuisées. C’est le signal du déclenchement du compte à rebours jusqu’à la prochaine visite, avec tout ce que cela peut signifier, avec tout le désir que cela peut comporter. Nos vies tournent autour du rythme de nos rencontres toutes les deux semaines. Nous parlons de ce qui s’est passé avant ce dimanche et de ce qui doit se passer ensuite.

Les deux semaines sont passées. La première nous semble toujours aussi longue qu’ennuyeuse. Mais quand enfin elle s’achève et qu’arrive le dimanche du milieu, le temps nous paraît soudain voler jusqu’à ce que nous soyons enfin au dimanche suivant.

C’est alors que j’entame notre dialogue en lui demandant :

- Ils t’ont donné une copie de la photo que je t’ai envoyée par fax ?

- Non !

- Et la photo que j’avais jointe à ta lettre ? Elle n’est pas arrivée ?

- J’ai la lettre mais pas la photo. J’ai aussi reçu la lettre n° 60 !

- Mais je t’ai envoyé la photo avec la lettre n° 59 ! Et je t’ai aussi depuis adressé la lettre n°61. Je pensais même que tu l’avais déjà reçue. C’est bizarre !

C’est vraiment étrange. Bien que cela coûte 5 fois plus cher que le courrier normal, j’avais pris soin de la lui envoyer par lettre recommandée pour m’assurer qu’elle arriverait intacte.

Nous sommes tous les deux très surpris. Mais très vite, des sujets plus importants occupent nos pensées. Notre amour, notre séparation, les campagnes de solidarité. Aussi tous ces menus détails du quotidien qui ont pris tant d’importance, surtout depuis que le seul contact avec lui se fait par l’intermédiaire des lettres que nous échangeons et le peu d’informations que nous arrivons à lui confier. Avec autant de ferveur que d’impatience, il savoure le moindre détail. Il déguste chaque mot et chaque geste afin de pouvoir, plus tard, quand il se retrouve seul dans sa cellule, s’en régaler encore une fois en les remémorant. Nous procédons de même sitôt rentrées à la maison.

Avant que ne s’achève notre rencontre et que les aiguilles de la montre aient dévoré ce qui nous reste de temps, j’attire encore son attention :

- N’oublie pas de réclamer la lettre. Tu leur diras : « Mon épouse m’a adressé une lettre recommandée avec la photo de la sandale. Elle l’a également transmise par fax comme l’avait suggéré le directeur du service pénitentiaire. Il lui a dit : ‘Si vous le voulez, envoyez une copie par fax. Vous avez le numéro, vous avez toujours la possibilité d’adresser un fax’ ».

Je dois avouer que, ce jour-là, je n’étais pas certaine du sens à donner aux paroles du directeur. Ne se payait-il pas ma tête ? Ou se doutait-il que je n’étais pas du genre à renoncer et que j’insisterais jusqu’à ce que j’obtienne une réponse ? Il m’arrivait de temps à autre d’envoyer des courriers aux fonctionnaires de la prison et aux représentants de l’autorité pénitentiaire relatifs à divers sujets concernant mon mari qui y est incarcéré. Mais j’ai appris à ne pas accorder trop d’importance à ce qu’ils pouvaient dire ou faire.

Chaque fois que notre rencontre s’achève, je dois me forcer avec mes filles à sortir de la salle de visite. Je procède de la sorte afin d’essayer d’évacuer la tension induite par la séparation, dans ces moments où la prison l’arrache à nos regards et qui sont pour nous tous les plus pénibles. Il disparaît alors à nos yeux pour encore deux semaines. Nous avons passé près de lui 45 minutes qui s’évaporent comme si elles n’avaient jamais existé. Ce sont assurément les instants les plus douloureux pour tous les prisonniers. Et au travers de cette vitre qui nous sépare, tous s’évertuent à grappiller quelques moments supplémentaires au-delà du temps imparti. Au travers de cette paroi de verre qui sépare les prisonniers de tous leurs proches restés à l’extérieur.

Et nous voilà songeant à lui obsessionnellement pendant les deux semaines suivantes. Nous questionnant sans cesse : Comment va-t-il ? Que peut-il éprouver ? À quoi pense-t-il ? Que fait-il ? Et ce n’est que quand arrivent ses lettres deux fois par semaine que nous parvenons à connaître quelques bribes de sa vie dans la prison. Je lis sa lettre une, deux, trois fois et la relis encore jusqu’à ce que nous puissions nous voir à nouveau ou qu’arrive une autre de ses lettres.

Quelques jours après notre entrevue, un de ses lettres est arrivée. Par ses propos, je l’ai senti déterminé à savoir par tous les moyens ce qu’il était advenu de la photo de la sandale. Ils lui auraient apparemment répondu de la façon suivante :

- En effet, nous avons bien reçu de votre épouse un fax avec une photo. Mais comme elle était sombre et de mauvaise qualité, nous l’avons déchirée et mise à la poubelle.

- Mais qu’est-il advenu alors de la photo envoyée par lettre recommandée ?

- Elle ne nous est jamais parvenue !

- Mais enfin ma femme l’a envoyé par courrier recommandé !

- Nous ne l’avons pas vue.

- Mais c’était une lettre recommandée. Et j’ai bien reçu sa lettre suivante !

- Nous n’en avons pas trace !

Finalement, au bout de deux heures, ils ont fini par retrouver la photo de la sandale. “Pas croyable”, m’a-t-il dit. Je n’en pensais pas moins.

Après donc plus d’un mois et demi d’attente, j’ai enfin pu m’enquérir de cette sandale dont je lui avais envoyé la photo. L’été est étouffant. Il n’arrive pas, il écrase. Et dans la prison de Gilboa, en pleine vallée du Jourdain,  la chaleur atteint des sommets de températures inimaginables. Elle suinte du corps même des prisonniers politiques. S’appuyer contre les murs n’est d’aucun secours, cela ne fait qu’amplifier la chaleur.

Il existe ainsi une histoire pour la sandale, comme il en existe une autre concernant la demande d’analyse de sang qu’il a présentée. Comme il y en a une relative à la carte postale que lui avait adressée notre fille Hind lorsqu’elle se trouvait en Espagne et qui n’est jamais arrivée, même après son retour. Ainsi qu’une autre histoire sur l’organisation des visites des familles toutes les deux semaines.

Dans la prison où il se trouve, le moindre des sujets, la question la plus banale qui ne devrait mériter aucune attention particulière, entraîne une succession effrayante de tracasseries qui peuvent ainsi durer des jours et des semaines. Chaque chose la plus simple qui soit se transforme en histoire qui peut traîner pendant des jours et des semaines. Cette situation est due au fait que la bureaucratie est utilisée comme un moyen de pression sur les prisonniers et leurs familles. Ils nous obligent à nous mobiliser pour des peccadilles. Dans la prison, les détails les plus insignifiants deviennent aussi urgents qu’importants. Nous dépensons un temps considérable et des trésors d’énergie pour tenter de résoudre des questions bureaucratiques au sein des prisons. Et c’est bien le but recherché par cette situation, afin de nous garder éloignés de sujets bien plus essentiels comme nos revendications politiques. Mais, bien que nous soyons conscients de ce fait, nous sommes contrains de nous plier devant le système bureaucratique parce qu’il affecte directement la vie quotidienne des prisonniers.

L’histoire de la sandale ? Voici la version courte. Mon mari m’avait demandé dans sa dernière missive de lui apporter un catalogue de sandales d’une boutique de Haïfa lors de notre prochaine rencontre. Le magasin de la prison n’avait pas sa taille, elles étaient toutes trop grandes. Ils lui ont dit de me demander d’apporter le catalogue afin de permettre au fournisseur dument agréé par la prison de procéder à la commande. Car les familles ne sont pas autorisées à amener des sandales ou des chaussures aux prisonniers politiques. Seule l’administration pénitentiaire a le droit d’effectuer des achats, par le biais d’une commission qui se sert pour les régler des dépôts mensuels réalisés par les familles sur les comptes des prisonniers qui sont sous contrôle de la prison. Des comptes dont elle déduit bien sûr des commissions qui lui reviennent ainsi que celles qu’elle reverse à la compagnie de messagerie qui se charge des transferts d’argent.

Afin d’obtenir ce catalogue, je me suis rendue expressément à la boutique où Ameer aimait acheter ses sandales. Le propriétaire du magasin ne disposait pas de catalogue comportant les modèles en vente. C’est alors, en y réfléchissant, que m’est venue l’idée de prendre avec mon téléphone portable une photo de la sandale. Je l’ai donc photographié de face et de côté et suis rentrée à la maison.

J’ai ensuite passé des heures pour pouvoir télécharger le programme adéquat me permettant de connecter mon téléphone portable avec mon ordinateur afin de transférer les fichiers correspondants. Finalement, alors que j’étais proche de renoncer, j’ai réussi à transférer les images sur mon ordinateur. Il m’a fallu après les copier sur un CD et aller à la boutique d’Hatem pour pouvoir les imprimer. Il me restait encore à me rendre au bureau de poste, y faire une longue queue afin de les envoyer au plus vite à mon mari. Et pour m’assurer que cela lui arriverait dans les meilleurs délais, j’ai envoyé une photo par fax et en ai jointe une au courrier que je lui adressais. Je suis donc allée à la papeterie d’Elías pour envoyer le fax de là-bas. Une fois tout ça terminé, un sentiment de réussite m’a envahie. J’avais triomphé de l’oppression et j’en étais toute ragaillardie. Je n’avais donc pas la moindre idée de ce qu’il avait pu advenir de la photo ni si Ameer avait pu acheter les sandales jusqu’au jour de notre rencontré où je lui ai demandé :

- Ils t’ont donné une copie de la photo que je t’ai envoyée par fax ?

- Non !

- Et la photo que j’avais jointe à ta lettre ? Elle n’est pas arrivée ?

- Non, je n’ai rien reçu.

Source: http://www.jadaliyya.com/pages/index/...
Date de parution de l'article original: 05/07/2011


Monday, August 15, 2011

اللهم إني صائم من أجل تحرير الأسرى/مزامير عمري

تعليقا على قصة البطيخة والأربعين أسير/ أمير مخول فيما يلي مزامير عمري:
http://ameermakhoul.blogspot.com/2011/08/blog-post.html




 على خلفيّة بطيخة أمير والـ 39 أسير

اللهم إني صائم من أجل تحرير الأسرى

كلّما خرجت إلى حرارة الصيف الحارق، أتذرّع إلى الله سبحانه وتعالى، أن يجعل هذا الصيف وكل صيف بردا وسلامة على الأسرى الفلسطينيين في معسكرات الاعتقال، وكلّما رأيت بطيخة، بعد مقال الأسير أمير مخول،أطلقت دعائي بـ"اللهم بوّز البطيخ الذي لا يأكله الأسرى". ردّ الأسير أمير مخول على رئيس حكومة إسرائيل، الذي أعلن عن "نهاية عصر الامتيازات" التي يتمتّع بها الأسرى السبعة ألاف في معسكرات الاعتقال.

وفي مزماري هذا، لا أريد الخوض في تفاصيل "الامتيازات" التي يتكرّم بها النظام الإسرائيلي، على أسرى الحريّة، ولا بالبطيخة التي تحتاج إلى حاسوب وحَسّاب ومهندس ودفتر حساب، ليتمكنوا من تقسيمها إلى 40  قطعة، بحيث يحصل أمير مخول والـ 39 أسير على حصص متساوية، من "لبّة" البطيخة الأحمر، دون إدخال القشرة الخضراء لكميّة 1 قسمة 40، فكروية البطيخة تزيد الحسبة تعقيدا. 

ستفتح جماهيرنا وشعبنا الفلسطيني، دفتر الحساب، آجلا أم عاجلا، أمام الرأي العام العربي والعالمي وأمام ضمائرنا، بعد كل ما اقترفه هذا النظام وهذه "العدالة" الغربية بحق عشرات ألاف الفلسطينيين والعرب، بمن فيهم الـ 7000 أسير الحاليين.

ما نعرفه عن جميع الحروب أن الأسرى لا يُحاكمون، وفي جميع الحروب التي نعرفها وبمن فيها الحرب العالمية الأولى والثانية، يتم إطلاق الأسرى بمن فيهم الأسرى الذين قصفوا العدو بالطائرات والمدافع والدبابات، ولكن إسرائيل مُستَثنية من هذا، "فعدالة" إسرائيل العسكرية والمدنية، تأمر بأسر الأطفال والنساء والشباب، بعد انتزاع الاعترافات منهم، لم نسمع في العالم عن وجود أسرى يقبعون في المعسكرات عشرات السنين ولم نسمع عن أسرى حتى لسنوات إلا بعد قيام هذا الكيان في هذه المنطقة وقيام النازي الجديد، بوش بالجرائم ضد الإنسانية في أفغانستان والعراق، كما لم نسمع عن دولة تحتجز أسرى تحت التراب وترفض الإفراج عن رفاتهم منذ عشرات السنوات سوي في إسرائيل.

قامت إسرائيل بالضرب بعرض الحائط كل المواثيق والمعاهدات الدوليّة، كما وضربت السلطة الفلسطينية، بعرض الحائط، الثوابت الفلسطينية بمن فيها إطلاق سراح الأسرى، واستمرّت بالمفاوضات، مفاوضات "بطيز" مفاوضات، وتنازلات "بطيز" تنازلات دون أن تتمكّن من إطلاق سراح أسير واحد من أسرى الحريّة.
لا اعرف ما هي الحاجة إلى أبو مازن وفيّاض وعبد ربّه وكل الوجوه التي تتبوّء نشرات المفاوضات، بـ"اللّت والعَجِن" والكلام الفارغ، وآلاف الأسرى يقبعون خلف القضبان، فهل أصبح إطلاق سراحهم خطرا ليس على إسرائيل بل على سلطة اوسلوا، بعبّاسها وفيّاضها وعبد ربّها؟

لذلك كلّه على شعبنا وضع قضيّة الأسرى على سلّم الأولويات، فهؤلاء البشر وعائلاتهم و حرّيتهم، أهمّ من أيّة مفاوضات برعاية أمريكية أو رعاية حسني مباركيّة، وأهم من الرباعيّة والأمم المتّحدة، وأهم من الاعتراف بشهر أيلول كشهر الخيرات، لذلك قرّرت الطلب من الله تعالى، اعتبار صيامي هذا العام بالإضافة إلى الصوم إلى الله تعالى، الصوم من اجل حرّيّة أسرى القدس وفلسطين.

وهذه دعوة لكل الحريصين على الحريّة.
صوما مقبولا وتحريرا قريبا.


دراويش محمود
يُعجبني بعض مثقّفينا الاستشهاديين، الذين اخذوا على عاتقهم تفجير مسلسل "في حضرة الغياب"، الذي يحكي مسيرة الشاعر محمود درويش، أو ربّما نصف مسيرته أو جزء منها، والذي لم يُعجب هؤلاء الذين قرّروا، "الشعب لا يريد لتلفزيون فلسطين عرض المسلسل"، وهؤلاء الاستشهاديين لم تتحرّك ألسنتهم ولا أقلامهم ولم تهتزّ لهم قصبة، على ما يعرضه التلفزيون الفلسطيني باقي الساعات وباقي الأيام والأشهر والسنين، حتى إنّي أبعدت هذه القناة من إمكانيّة مشاهدتها بكبسة عن طريق الخطأ على جهاز التّحكّم، تجنّبا لتقزّز حقيقي، اثر خطأ حدث بالكابس على المكبوس في جهاز التّحكم، فحكم عليّ مشاهدة التلفزيون الإسرائيلي باللغة العربيّة.

يُعجبني هؤلاء المثقّفين الذين تَحَوّلوا إلى أسود واستشهاديين لمنع بثّ المسلسل في تلفزيون فلسطين، لما فيه من عبث بحياة الشاعر محمود درويش، بينما بقوا "خناجع" وشعراء بلاط وصحفيي بلاط ومحاميي بلاط وأعضاء كنيست بلاط، عند العبث بالقضيّة الفلسطينيّة كلّها، أمنيا وسياسيا وفسادا، على يد رفاقهم وأصدقائهم وأحبابهم في رام الله، قبل دحلان وبعد دحلان ومع دحلان.

قد يكون المسلسل تافها بالنسبة لهم، ولكن أيضا يمكن أن يكون غير ممل للمشاهد الأبعد شرق أوسطيا، و"قد" الثالثة ينتظره المشاهد الشرقي في الغرب، بشغف وتقدير، وما بين "قد" الأولى والأخيرتين علاقة بفلسطين بينما جماعة الـ"قد" الأولى تعنيهم التفاصيل والمردود المعنوي والمالي.

لا أريد الخوض في التفاصيل، ولكن لا يمكن، بالثلاثة، إقدام أي مُخرج أو مُنتج أو إلى ما لا نهاية من الأوّات وما يتبعها من مسؤوليّات، بدون موافقة ورثة محمود درويش، أم أن القتال الآن على ورثة محمود ما بين الشرعيين والمشروعيين؟

سمعت وقرأت بعض ما كتبه دراويش محمود ولكن لم اسمع ولم أقرأ لأيّ من آل درويش أي تعقيب أو نفي بعلمهم وتنسيقهم واجتماعهم بالمخرج والممثّل، قبل وخلال الإعداد للمسلسل، والتفاصيل لا نحتاج إلى تفصيلها، لذلك مطلوب قليلا من التواضع من دراويش محمود الحاليين ودراويش الانتفاع من السلطة سابقا وحاليّا.




والله ولي التوفيق



Sunday, August 7, 2011

ملاحظات على مستقبل حركات التضامن:

ملاحظات على مستقبل حركات التضامن:
أسطول الحرية حتى ولو لم يُبحِر فحصار غزة يتهاوى
أمير مخول
عملية التخريب الدولي الرسمي على أسطول الحريّة هي حدث مؤسِس في تاريخ الحركة الشعبية العالمية وتضامن الشعوب، في عصر عولمة إرهاب الدولة، إنه عولمة إرهاب المنظومة الدولية ضد حركة شعبية. فعملية التخريب تعكس مدى خطورة منظومة التعاون والتنسيق الحكومي والمخابراتي والعسكري العمليّاتي الأشبه بما يمكن تصنيفه "كارتيل" إرهاب رسمي لمحتكري القمع من الدول والأنظمة ضد حركات تضامن سلميَة من أرجاء العالم مع الشعب الفلسطيني، وحصراً لكسر الحصار على غزة. وعمليا تقاسمت الدول العديدة الجريمة مع إسرائيل ضد الشعب الفلسطيني وضد أنصاره وضد الحق الفلسطيني.
ورغم هذا التحوّل فهناك أمر مركزي أودُّ التأكيد عليه، ففي حين جرت عملية التخريب العسكري والقضائي والإرهابي المباشر على أسطول الحرية لمنع  السفن من الإبحار، في بداية تموز 2011 فإنه وفي المقابل أصبحت غزة المحاصرة أكثر حرّة. وهو الشعور الذي يراودنا في صفوف أسرى الحرية في السجن الإسرائيلي، إذ أن الشعور العارم إزاء مشهد الأسطول هو أننا للحريّة أقرب.
الظاهرة الأهم في المشهد هي عظمة دور واثر حركات التضامن الشعبي العالمي وبالذات حركة غزة الحرة وكسر الحصار. وتعاظم هذا الدور هو الذي كشف الوجه الحقيقي لحكومات وأنظمة تتقاسم الإرهاب مع إسرائيل وهذا التحوّل الى الدور المكشوف في القمع والعدوان على أنصار الشعب الفلسطيني هو تأكيد أن حصار غزة أصبح مهزوزا أكثر من اي وقت مضى منذ  فرضه.
إن المواقف والأصوات الدولية الرسمية من دول وأنظمة وحتى من الأمين العام للأمم المتحدة والتي نشهدها في العداء لأسطول الحرية، كنا سمعناها في 15 أيار 2011 في يوم النكبة والخامس من حزيران يوم النكسة تجاه الحشود من اللاجئين الذين أرادوا العودة الى وطنهم كحق، واتهموا باستفزاز نظام الاحتلال والتهجير والتطهير العرقي!! لكن الواضح أن أزمة إسرائيل تتعمق بشكل غير مسبوق لتفتح الحركات الشعبية سؤال شرعية إسرائيل كنظام استعماري عنصري.
ما يميز الحقبة الحالية من التضامن الشعبي العالمي مع الشعب الفلسطيني ومضاعفة قوة الحق الفلسطيني، هو المنحى الجديد أو المتطور في أوساط حركات التضامن باستعدادها  ان تتقاسم المخاطر وثمن الكفاح في مواجهة إسرائيل والأنظمة المتواطئة معها والمتورِّطه معها، ومع ذلك فإن هذه الحركة الشعبية آخذه بالاتساع ومضاعفة الأثر ومحاصرة إسرائيل ونزع شرعيتها.
إن التضامن المتعارف عليه هو حركة شعوب وحركات شعبية من كل العالم تتضامن مع ضحايا العدوان والقمع والأسر والاحتلال والعنصرية في صراع يميزه اختلال فاضح في ميزان القوى بين طرفيه. لكن ما شهدناه خلال العدوان الإسرائيلي الدولي على أسطول الحرية وبمجاهره غير مألوفة هو مسعى حكومات وأجهزة مخابراتها ووحدات النخبة العسكرية وأجهزتها القضائية لزيادة وتوسيع الاختلال في توازن القوى لصالح إسرائيل وعلى حساب الحق الفلسطيني والشعب الفلسطيني وأنصاره. وهذه العلنيّة المطلقة في منظومة الإرهاب الدولي الرسمي وتكامل أدوار أطرافها من دول وحكومات تمَّ فيه بيع الشعوب علنا على مذبحة مصلحة الأنظمة والمنظومات الدولية.
الإتحاد الأوروبي هاجم مبررات أسطول الحرية وسعى الى النيل من شرعيته، والإدارة الأمريكية سبّاقة في ذلك ولا توقعات غير ذلك منها. والأنكى كان قيام بريطانيا "العظمى" بقرار سياسي باعتقال الشيخ رائد صلاح أحد ابرز قادة الشعب الفلسطيني وقادة الحركة العالمية لكسر الحصار على غزة. وقامت باختلاق فرية ضده وضد ما يمثل وذلك خضوعاً منها أو تماثلاً منها مع حكومة إسرائيل واللوبي الصهيوني وتواطؤاً معهما.
لقد أتاحت بريطانيا في اعتقالها الشيخ رائد صلاح لإسرائيل بإساءة استخدام أدوات لعبة المجتمع المدني العالمي، أي استخدام القضاء البريطاني لملاحقة واعتقال مجرمي الحرب الإسرائيليين من سياسيين وجنرالات. ويذكر أنه حين استصدر المركز الفلسطيني لحقوق الإنسان وشركاؤه المتضامنون من بريطانيا قبل سنوات أمراً باعتقال الجنرال دورون ألموغ باعتباره مسؤولا في جريمة قتل الشهيد صلاح شحادة وعائلته المكونة من ثلاثة عشر نفراً في غزة، فقد سرّبت السلطات البريطانية الأمر للسفارة الإسرائيلية وللجنرال وفتحت له باب الهروب من وجه العدالة أو الملاحقة. فهذه الأدوات التي كانت ملاذ ضحايا الاحتلال والعنصرية والاستعمار تتحوّل الى أدوات بيد الاحتلال ومجرمي الحرب لملاحقته ضحاياهم بقانونهم وقانون غيرهم من الدول المتواطئة وفي هذه الحال-بريطانيا.
اليونان والتي تربطها منظومة تعاون وتنسيق أمني ومناورات عسكرية مشتركة مع إسرائيل آخذه بالاتساع، فقد قامت قواتها الخاصة بما فيها الكوماندو البحري بعمليات عسكرية لتعطيل السفن وتفجير محركاتها. لكن اليونان شغّلت جهازها القضائي لتبرير منع السفن من الإبحار باتجاه غزة، وشغلت قواتها العسكرية لمحاصرة السفن وتخريبها وحجزها وإعادتها بالقوة بعد ان أبحرت وحظيت بكيل المديح الإسرائيلي العدواني، وهكذا أعلنت قبرص منع السفن من دخول مياهها الإقليمية وكان موقف تركيا معيباً سواء بسبب التفجيرات التي جرت لإحدى السفن في موانئها. وبالأساس بسبب القرار بعدم المشاركة وبالذات إلغاء مشاركة سفينة مرمرة في أسطول الحرية بعد أن أصبحت رمزا للتضامن وفك الحصار حين واجهت العدوان والمجزرة
الإسرائيلية على متنها قبل عام.
ومرة أخرى عشنا بؤس الموقف الفلسطيني الرسمي في السلطة ومنظمة التحرير التي تعاملت مع الجريمة الإسرائيلية والدولية وكأنها طرف ثالث لا جزء من الصراع بل طرفه الأساسي مع إسرائيل، حتى التنسيق الأمني مع إسرائيل لم يتوقف للحظة ولم توضع عليه علامة سؤال أو استفهام للحظة.
كانت لنا توقعات من مصر الثورة، هذه الدولة التي تعدّ لنفسها دور دولة عظمى اقليمية فقد كان بمقدورها أن توفِّر كامل البنية لاستقبال أسطول الحرية وحماية ابحاره الى غزة. فشواطئها ومياهها الإقليمية اقرب الى غزة من إسرائيل. لكنها امتنعت. فوجدنا مصر بنظامها الحالي لا زالت محاصرة ذاتيا باتفاقيات كامب ديفيد التي تحاصر مصر وتحاصر فلسطين. صحيح ان مصر بعد الثورة فتحت معبر رفح وهذه خطوة هامة جدا، لكن من يفتح معبر رفح بمقدوره حماية أسطول الحرية، لان فتح معبر رفح لا يلغي الحصار ولا يكفي لكسره. فلا يزال تنسيق امني مصري إسرائيلي وفلسطيني (السلطة) إسرائيلي وأردني إسرائيلي وهذا خطير، لأنه في نهاية المطاف إن حاصر أحدا فهو الشعب الفلسطيني والشعوب العربية والسيادة العربية والمصرية بالذات.
للأسف فهناك درس بان الثورات العربية لا تزال ينقصها تحديد المسؤولية الإقليمية، واحد انعكاسات ذلك هو أن أثرها لم يكن بوسعه أن يردع الاتحاد الأوروبي او اليونان او بريطانيا او قبرص من المجاهرة في موقفهم العدائي تجاه أسطول الحرية وتجاه كسر الحصار على شعبنا الفلسطيني.  وهذا نقص جدير أن تتداركه القوى الشعبية والسياسية المصرية بالذات.
إن إسرائيل كما إسرائيل استعدت لتنفيذ مجزره كبيرة بعد أن بثت فريتها الإرهابية الدموية بشأن هوية المتضامنين وما يحملون معهم. وإعلام البلاط الإسرائيلي رغم قناعة أقطابه بان الفرية مجرد فرية، لكنهم سوّقوها كما لو كانوا يحملون ملف "الأدلة" الوهمي. لكن الشعوب وأنصار الشعب الفلسطيني الكُثٌّر في العالم لا يأبهون بوقع الإعلام الإسرائيلي. ومع هذا جدير أن نعترف أن إسرائيل استوعبت العبر من مجزرة أسطول الحرية حزيران 2010، ولذلك نجدها أكثر إجرامية هذه المرة. لكن غالبية الجريمة نفذتها أياد بريطانية ويونانية وقبرصية وأوروبية وأمريكية. وهذا أسلوب لتبييض الجريمة وان نجحوا به حسب مقاييسهم فلا بد ان نتوقع انه سيتكرر مستقبلا.
وللتلخيص هناك بعض المظاهر الجديرة بإعادة تأكيدها وهي:
أولا- انكشاف طبيعة المنظومة الدولية الرسمية والتحول من إرهاب الدولة الواحدة الى إرهاب المنظومة الحكومي الجماعي المنظم والمتكامل أي إدماج البعد الإرهابي في المنظومة الدولية ضد حركات سلمية شعبية متضامنة تعمل على أساس القانون الدولي وحقوق الإنسان. واستخدام منظومة عسكرية لقمعها.
ثانيا- أهمية اتساع حركات التضامن والتفاعل الفلسطيني معها واعتبار اتساعها حزام أمان لها ولمشروعها. إضافة الى إطلاق حملة دولية لتوفير الحماية لها باعتبارها مدافعين عن حقوق الإنسان وحقوق الشعوب وإعمال المواثيق الدولية لهذا الشأن.
ثالثا-  إبداء اهتمام أكبر في إدماج قضية فلسطين في الثورات العربية وبالذات مصر. وتطوير آليات تتيح تفاعل الرأي العام العربي عالميا.
رابعا- وقف التنسيق الأمني المصري والأردني والفلسطيني مع إسرائيل والضغط على النظام المصري للتحرر من اتفاقيات كامب ديفيد. التي أخرجت مصر من بعدها العربي  ومن معادلة الصراع مع إسرائيل.
خامسا- بدء الإعداد لأسطول الحرية القادم مستفيدين من دروس الأسطول الأخير. والعمل على تفكيك حزام الأمان الذي وفرته إسرائيل لها بمشاركة الحكومات المذكورة في عدوانها.
إنها دروس مما جرى، لكن الحقيقة الأولى والأخيرة أن أسطول الحرية قد وصل غزة حتى دون ان يبحر، وان غزة كما كل فلسطين قد وصلت الى قلوب شعوب العالم، وأولا وأخيرا بنضال شعبها ومساندة أنصاره.. شركاء شعبنا في الحرية
5.7.2011